La RE2020 doit s’appliquer aux permis de construire des logements neufs à compter du 1er janvier 2022. Des ajustements ont été annoncés. Le dialogue se poursuit avec les parties prenantes.
Les priorités de la future Réglementation Environnementale sont de :
- Diminuer l’impact sur le climat des bâtiments neufs en prenant en compte l’ensemble des émissions du bâtiment sur son cycle de vie, dès la construction.
- Poursuivre l’amélioration de la performance énergétique et la baisse des consommations des bâtiments neufs. La règlementation ira au-delà de l’exigence de la règlementation actuelle, en insistant en particulier sur la performance de l’isolation quel que soit le mode de chauffage installé, grâce au renforcement de l’indicateur « de besoin bioclimatique » (dit « Bbio »).
- Garantir aux habitants que leur logement sera adapté aux conditions climatiques futures en introduisant un objectif de confort en été. Les bâtiments devront mieux résister aux épisodes de canicule, qui seront plus fréquents et intenses du fait du changement climatique.
A ce stade des échanges des interrogations demeurent. Quid du tertiaire ? D’ores et déjà le Décret Tertiaire fixe une réduction de 60% à la consommation énergétique des bâtiments tertiaires d’ici 2050.
Par ailleurs la RE 2020 intégrera « un indicateur de confort d’été ». Il sera calculé lors de la conception des bâtiments afin qu’ils offrent une meilleure résistance aux épisodes de canicule, Cet « indicateur de confort d’été » sera calculé lors de la conception du bâtiment sur la base d’un scénario météo similaire à la canicule de 2003 et s’exprimera en degré.heure. Mais les professionnels aimeraient en savoir davantage sur sa mise en œuvre.
La future réglementation ouvre également la voie aux matériaux biosourcés. Emmanuelle Wargon assure qu’il n’y a pas de « guerre des matériaux ». Mais des industriels sont inquiets.
Enfin la question du coût revient sur le tapis. De nombreux acteurs, dont le Pôle Habitat-FFB, annoncent d’énormes surcoûts de construction pour massifier le Bbio-30% de l’ordre de 8 à 10%.
Les spécialistes de la construction passive, qui construisent depuis 30 ans avec des performances nettement meilleures que celles que demandera la RE2020 sont formels : le Bbio – 30% peut être atteint et même largement dépassé sans surcoût ou très faible surcoût en logements collectifs. En maison individuelle, en revanche, pour l’instant et sous réserve d’une industrialisation poussée de la construction en ossature bois, le surcoût est nettement plus élevé et peut atteindre environ 25%. En quoi cette RE2020 va-t-elle donc permettre de construire durable ? Les commentaires et analyses d’Emmanuelle COSSE, Présidente de l’USH, Olivier SALLERON, Président de la FFB et Jean-Paul OUIN Délégué général UNICLIMA.
- Emmanuelle COSSE, Présidente de l’USH
- Jean-Paul OUIN, Délégué Général UNICLIMA
- Olivier SALLERON, Président de la FFB