Quand on pense préfabrication, on pense toutes et tous à la préfabrication des années d’après-guerre, et l’image de la préfabrication n’est pas glorieuse car on l’a sans doute trop utilisée à cette époque. Pendant les 30 glorieuses, il fallait reconstruire les infrastructures comme les écoles, lycées et résidences étudiantes et bien sûr loger les gens rapidement et dans des conditions décentes.
L’immense pari a été relevé, avec un usage massif du bêton et de la préfabrication mais au détriment de la qualité architecturale et structurelle. A partir des années 80, on a vu apparaitre, fort justement un phénomène de rejet de la préfabrication et de la standardisation. L’intégration au lieu, l’adaptation de chaque bâtiment est devenue la règle, c’est l’ère du « sur mesure » et du béton coulé sur le chantier qui est fortement dominante et persiste encore aujourd’hui malgré tous les défauts qu’elle a engendrée.
Pourtant, de tous temps l’homme a utilisé la standardisation et la préfabrication, Villard de Honnecourt l’a largement utilisé pour construire les cathédrales gothiques du XIIème siècle, Le Baron Haussmann pour construire les immeubles qui font la fierté de Paris, les chantiers d’archéologie expérimentale comme le château de Guédelon découvrent que nos anciens faisaient largement appelle à la standardisation et à la préfabrication.
La standardisation n’est pas un gros mot, nous l’avons oublié mais nous devons la redécouvrir. Les méthodes et technologies ont évolué pour produire les bâtiments dont nous avons besoin. De nos jours chaque construction est un « prototypes », ce n’est plus viable ni soutenable durablement. Nous sommes face à un écueil majeur : Les bâtiments deviennent extraordinairement complexes à produire et notre main d’œuvre qualifiée disparaît, les départs en retraites n’étant pas compensés par l’arrivée de candidats à des métiers réputés rudes et peu valorisés. Nos méthodes traditionnelles de construction sont de moins en moins efficientes.