L’Essor des matériaux biosourcés dans la construction

Oct 22, 2024 | Actualités et événements, Environnement, Inside BATIMAT & INTERCLIMA 2024 - Changeons de perspective !, Usagers & Habitants

 Les matériaux biosourcés font partis des nombreux sujets abordés sur le salon professionnel Batimat cette année. Ces matériaux, souvent issus de ressources renouvelables, offrent des avantages indéniables en matière de réduction de l’empreinte carbone, d’amélioration de l’isolation et de soutien à l’économie locale.

Les matériaux biosourcés : qu’est-ce que c’est ?

Les matériaux biosourcés sont ceux qui proviennent de ressources biologiques renouvelables. Ils incluent des matériaux comme le bois, la paille, le chanvre et d’autres fibres naturelles. En plus d’être durables, ces matériaux contribuent à la régulation thermique des bâtiments et à leur isolation, réduisant ainsi les besoins en énergie pour le chauffage et le refroidissement.

L’utilisation de matériaux biosourcés permet de diminuer significativement les émissions de CO2 associées à la construction. Par exemple, le bois, en tant que matériau de construction, stocke du carbone tout au long de sa croissance, et son utilisation dans les bâtiments contribue à un cycle de carbone plus équilibré. De plus, ces matériaux favorisent le recyclage et la réutilisation, deux principes fondamentaux de l’économie circulaire.

L’approvisionnement en matériaux biosourcés peut également renforcer les économies locales. En favorisant l’utilisation de ressources disponibles localement, les entreprises de construction peuvent soutenir les producteurs régionaux et réduire les coûts liés au transport. Cela crée un cercle vertueux qui profite à l’économie locale tout en minimisant l’impact environnemental du transport de matériaux.

Les défis de l’adoption des matériaux biosourcés

Malgré les avantages évidents des matériaux biosourcés, leur adoption à grande échelle se heurte à plusieurs défis. Parmi ceux-ci, le coût initial, la réglementation et la méconnaissance des matériaux jouent un rôle important.

Le coût des matériaux biosourcés peut être plus élevé que celui des matériaux conventionnels, ce qui constitue un frein pour de nombreux promoteurs immobiliers. Cependant, il est essentiel de considérer ces coûts dans une perspective plus large, en tenant compte des économies d’énergie à long terme et des bénéfices environnementaux. Une approche innovante pourrait consister à créer un système de notation, similaire au Nutri-Score pour les aliments, qui évaluerait les matériaux en fonction de leur impact environnemental et sociétal.

La réglementation en matière de construction peut également représenter un obstacle. De nombreux codes du bâtiment ne prennent pas encore en compte les spécificités des matériaux biosourcés, ce qui complique leur intégration dans les projets de construction. Des efforts doivent être déployés pour mettre à jour ces normes et faciliter l’utilisation de matériaux durables.

Un autre défi majeur est la formation et la sensibilisation des professionnels du secteur. Beaucoup d’architectes, d’ingénieurs et d’entrepreneurs ne sont pas encore familiarisés avec les propriétés et les avantages des matériaux biosourcés.

Zoom sur le Projet Maillon

Le projet Maillon, qui se déroule dans la vallée de la Seine et implique des acteurs de l’Île-de-France et de Normandie, vise à analyser les conditions nécessaires au développement et à l’utilisation des matériaux biosourcés et géosourcés. Ce projet, dans lequel Ekopolis joue un rôle central, a pour objectif d’établir un état des lieux des filières disponibles dans ces régions et d’identifier les freins à leur adoption.

Les premières conclusions du projet Maillon montrent que certaines filières, comme celle du bois, sont bien établies, tandis que d’autres, comme celles du miscanthus ou de la terre crue, sont encore en développement. Ce constat souligne l’importance de renforcer les chaînes d’approvisionnement pour garantir une utilisation efficace de ces ressources.

L’analyse des freins à l’utilisation des matériaux biosourcés révèle plusieurs points critiques. D’une part, il existe un manque de confiance dans la durabilité de ces matériaux, perçus comme moins résistants que leurs homologues conventionnels. D’autre part, les investisseurs restent souvent réticents à financer des projets utilisant ces matériaux en raison de leur caractère novateur et des risques perçus.

Pour en savoir plus sur le projet maillon et ses analyses : https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-44866-synthese-etude-maillons.pdf

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