L’empreinte carbone d’un chantier ne se résume pas à la construction. Les combustibles, le vapeur, l’électricité ou encore les carburants peuvent représenter la moitié des émissions. Les matériaux et les services au moins 30%.
Le cabinet de conseil Carbone 4 mène actuellement une étude sur les impacts carbones des engins de chantier. En effet plusieurs questions se posent selon Hugues Marie Aulanier manager et co-pilote pratique stratégie chez Carbone 4 : quels avantages carbone si on passe à l’électrique, à l’hydrogène ou au biocarburants ? Est-ce que cela coûte la même chose à l’achat ou à la location ? Si on électrifie, il faudra également davantage d’électricité sur le chantier. Quid du bilan carbone ?
Hervé Rebollo, délégué général du DLR qui regroupe les entreprises du secteur de la distribution, de la location, de la maintenance et des services estime qu’il n’y a pas lieu à polémique. Tout le monde s’accorde sur les enjeux liés au dérèglement climatique. Mais dans les faits, les entreprises du secteur de la location ne sont pas prêtes. Deux grands acteurs dominent le marché et sont en mesure de faire évoluer leur offre. Pour les plus petites structures, la donne n’est pas la même car la rentabilité devient problématique en particulier en temps de crise.
Concrètement l’offre n’est pas encore à la hauteur. Des engins à motorisation électrique ou hybride commencent à apparaître mais nous sommes loin du compte. Julien Chalet directeur de l’action collective chez Evolis organisation professionnelle des biens d’équipement avance le chiffre de 50% d’électrique à échéance 2030 mais pour les plus petits équipements. La réflexion est engagée. Sur l’électrification, Evolis a entamé des travaux collectifs sur les normes de sécurité applicables pour des engins de chantier électriques.
Autre sujet, les transports des salariés et les véhicules professionnels. Comment accéder aux chantiers alors que des ZFE se mettent en place ? Ainsi depuis le 1er juin, les véhicules dotés d’une vignette crit’Air 4 n’ont plus le droit de rouler au sein de la ZFE (Zone à faible émission) mise en place en région parisienne par la métropole du Grand Paris. Pour Catherine Guerniou chef de file RSE, prendre des mesures est compréhensible mais une question se pose : quelles sont les alternatives possibles ? Quelles peuvent être les aides proposées ? Des commissions se sont créés à la FFB pour appréhender ces problématiques. Des dialogues sont en cours en particulier avec la région Ile-de-France et la mairie de Paris. En conclusion la volonté est là mais il reste encore du chemin à parcourir.
Hugues-Marie AULANIER, Manager Strategy practice Leader, Carbone 4.
Julien CHALET, Directeur de l’action collective, EVOLIS.
Catherine GUERNIOU, Chef de file RSE, FFB.
Hervé REBOLLO, Délégué Général du DLR.