Loin d’un mode futuriste inventé par l’écrivain visionnaire Asimov, l’enjeu est de taille pour le secteur de la construction face au manque chronique de main d’œuvre, à un personnel vieillissant et à des métiers toujours difficiles physiquement…
Heureusement des entreprises spécialisées dans la mécanisation et la robotisation de tâches spécifiques à la construction se mobilisent. Start up comme grands noms du BTP poursuivent un même but : réduire la pénibilité tout en augmentant la productivité des sociétés.
Ce n’est plus une utopie car comme le souligne Guillaume Bazouin, responsable des programmes start-up et intrapreneurs à Léonard, la plate-forme d’innovation et de prospective du groupe Vinci : “Un grand nombre de technologies deviennent abordables : Drone, application d’intelligence artificielle pour la reconnaissance d’images, nouveaux matériaux, impression 3D… Les coûts de ces technologies se sont effondrés ces cinq dernières années »
Pour les travailleurs de la construction il y a urgence car la main-d’œuvre ne cesse de vieillir : par exemple aux États-Unis, la proportion de travailleurs de la construction qui ont moins de 30 ans a baissé d’un tiers entre 2005 et 2015. À Hong Kong, 45% de la main d’œuvre à plus de 50 ans. Quant à l’Hexagone, on estime qu’un tiers des compagnons pourrait partir à la retraite d’ici 2030.
Les robots ou l’automatisation croissante servent déjà à réduire la pénibilité.
La PME anglaise Q-Bot développe par exemple des outils innovants au service de la performance énergétique des bâtiments, grâce à la robotique et l’intelligence artificielle. Son système robotique permet d’inspecter et d’isoler les vides sanitaires des maisons, des espaces peu accessibles à l’homme et souvent une tâche très contraignante pour les ouvriers.
Dans la même veine, PaintUp traite les façades de bâtiments : la solution numérise les façades et définit ensuite un protocole des zones à traiter. Une solution au vieillissement dans une profession où on peine à recruter en raison de la pénibilité des travaux.
On le constate, la digitalisation avance dans tous les secteurs et le bâtiment n’est pas en reste, reste à former ces nouveaux ouvriers qui manipuleront, demain, les robots.